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Anything it's the same circle.

30 octobre 2011

Sonate en Mi majeur

Je déteste ce que je deviens. Je déteste ce que j'écris. Je déteste ce que je pense. Je déteste ce que je vois. Je déteste ce que j'interprète. Je déteste mes interprétations. Je déteste mes idées. Je déteste mes envies. Je déteste mes pensée. Je déteste mes peurs. Je déteste mon avenir. Je déteste mon passé. Je déteste ce qui va suivre. Je déteste ma rancoeur. Je déteste encore plus les raisons de cette rancoeur. Je déteste l'ignorance. Je déteste le doute. Je déteste ma lâcheté. Je déteste ma voix. Je déteste mes mots. Je déteste mon caractère. Je déteste ma nature. Je déteste mes racines. Je déteste la lueur de l'espoir. Je déteste le noir. Je déteste le blanc. Je déteste ce qui n'a pas de couleur. Je déteste mes larmes. Je déteste mes rires. Je déteste de ne pas savoir quoi dire. Je déteste douter quand j'ai besoin de décider. Je déteste mes décisions. Je déteste mes choix. Je déteste le regard des autres. Je déteste me préoccuper du regard des autres. Je déteste les miroirs. Je déteste ne pas me voir. Je déteste les odeurs. Je déteste les souvenirs. Je déteste les musiques qui vous remémore des souvenirs. Je déteste l'amour. Je déteste la guerre. Je déteste l'amitié. Je déteste les sentiments. Je déteste les indulgences. Je déteste la prétention. Je déteste la modestie. Je déteste la Terre. Je déteste le Soleil. Je déteste les étoiles. Je déteste l'alcool. Je déteste fumer. Je déteste mes gestes. Je déteste ce qui me constitue. Je déteste être ce que je suis. Je déteste mes haines. Je déteste ma rage.
Je ne comprends pas ce que je fais, et je m'en veux pour ce que je ne fais pas. J'ai l'impression que la vie ne m'apporte rien de bon. Je n'aime pas vraiment me plaindre, et je dois vous avouer que je n'arrive pas à arrêter. Je n'ai pas à me plaindre, ma vie m'a donné tout ce dont j'ai essentiellement besoin pour être satisfaite. Mais je ne le suis pas. Pourquoi je ne le suis pas ? J'ai cette rancoeur, cette rage qui grandit petit à petit, et dont j'ignore la source. Je ne me comprends pas, et je trouve ça stupide. Je ne me connais pas, alors comment arriver à connaître les autres, ceux qui m'entourent ? J'ai sans arrêt l'impression de jouer un rôle qui ne m'appartient pas. Je suis comme spectatrice de ma vie, je me regarde échouer lamentablement. Je ne suis pas spontanée, je ne suis pas naturelle, et mes moindres faits et gestes ne sont qu'une pâle copie de ce que j'ai pu voir de l'attitude humaine. Je ne suis qu'un singe s'aggripant à ce qu'il voit pour se fondre dans la masse. Je me sens épiée par le regard des autres, je pense constamment aux jugements d'autrui, je veux tellement plaire. Je voudrai être populaire, je voudrai être la fille que le monde apprécie. La fille qu'on ne peut pas détester, parce qu'elle est vraiment "trop sympa". J'aimerai arrêter de faire de mon esprit des oeufs brouillés. Je veux simplement vivre dans un monde gentil et indulgent. Un monde qui ne juge pas les plus faibles, un monde où on dirait bonjour à un inconnu avec un grand sourire, un monde beau et sans séquelle. Je n'aime pas subir le regard des autres, c'est trop dur à supporter. Toutes ces mauvaises pensées à votre égard, sérieusement, ce n'est pas intimidant ? Je suis intimidée par ces inconnus, par ce monde qui ne fait que penser et juger. Je ne suis pas irréprochable. Peut-être qu'il existe sur cette Terre une personne que j'intimiderai parce que je juge et je pense. Néanmoins, quoi de plus naturel que de penser à sa survie ? Je fais le serment de toujours respecter autrui, peu importe mes jugements, qu'il me plaise ou non, je dois le respect à ceux qui vivent dans le même monde que moi. Nous sommes tous concitoyens de ce grand état qu'est la Terre. Nous sommes des humains et nous formons une communauté bien cruelle. Toute cette violence, cette haine qui traverse les générations et l'espace-temps, m'effraie. Et je suis encore plus effrayée lorsque je vois que j'en suis moi-même atteinte. Ainsi, nous ne pourrons pas échapper à la dure loie de l'héritage ? Nous ne sommes pas si étranger que l'on le prétend. Nous faisons partis d'une race à part entière, et pourtant nous cherchons toujours des différences. L'humain est bien trop complexe pour moi, petit être sans cervelle, mais je ne pense pas me tromper lorsque je dis que l'homme ne sait pas lui-même ce qu'il est. Je ne saurai jamais qui je suis, n'est-ce pas ? On ne se réveille pas un matin en sachant miraculeusement qui nous sommes, n'est-ce pas ? Je ne pense pas non plus que notre identité se précise avec l'expérience. En réalité, je ne veux pas savoir qui je suis. Je voudrai être. Oui, je voudrai tout simplement être quelqu'un, je voudrai avoir quelque chose bien à moi que personne n'a et qui me rend unique. Je voudrai même être parfaite pour que les gens n'aient pas à me juger ou à penser à moi, de moi. Pas parfaite dans le sens où j'aurai tout pour moi, beauté, intelligence, créativité, etc. Non, parfaite dans le sens où je plairai à tout le monde. Ainsi, je ne serai pas une source de conflit, mais justement une pause de douceur, un instant de répit. Je veux que le monde se repose sur moi une seconde, histoire de souffler sa haine, et de reprendre sa route l'esprit allégé. Je ne sais pas comment exprimer ce que je voudrai être, pourtant c'est très précis dans ma tête. Je veux être une source de bonheur pour mes amis, j'aimerai être cette amie réconfortante et aimante dont on ne se lasse jamais. J'aimerai être cette fille que j'ai toujours voulu être, le sourire aux lèvres, la paix dans ses yeux et l'amour au bout des doigts.

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30 octobre 2011

Interlude

Retour à mes quatorze ans, je créée un blog et tape un article. Pourquoi ? Pourquoi se faire chier à créer un blog, que je vais d'ailleurs sans doute abandonner dans quelques jours ? En quoi me sera-t-il utile ? Et bien chers lecteurs, je n'en sais rien. L'idée me trottait déjà dans la tête il y a quelques jours, l'envie d'écrire m'est revenue, et ça fait du bien, en quelque sorte. Je n'ai rien de spécial à dire, ni à raconter, je vis une vie simple et monotone, comme la plupart des gens normaux. Je vis dans un quotidien banal, et je ne sais pas ce que je veux. J'écris sans doute ici pour pouvoir exprimer ce que je ne peux dire, ce qui ne se dit pas. Je suis une adolescente perturbée qui cherche qui elle est, par tous les moyens. Voilà, ce blog doit être un de ces moyens. Il n'existe sûrement pas pour aucune raison. Mais ma foi, on s'en fout de la raison, puisqu'ici tout ce qui importe, c'est moi. Hé oui, remarque bien égoïste les amis, mais c'est par malheur le seul intérêt de ce blog. Je n'avais jamais compris l'intérêt d'un journal intime, je ne comprenais pas ces gens qui s'obstinent à décrire leurs journées plus que banales, vraiment je trouvais ça stupide, et légèrement narcissique. Et puis j'ai grandis, et j'ai compris que le besoin de s'exprimer sur des évènements bien que simples grandissait lui aussi avec moi. Je ne sais pas pourquoi j'ai ce profond sentiment d'incompréhension, ce sentiment que tout m'échappe, et je veux savoir pourquoi. Je ne sais pas non plus pourquoi ma vie ne me suffit pas, ni pourquoi elle me tourmente autant. Je tente à me dire qu'il s'agit juste de ce passage que l'on appelle "adolescence", dont nos parents ne font que nous rabâcher les oreilles. "L'adolescence", c'est une période très étrange de la vie, n'est-ce pas ? Sans doute la plus énigmatique de nos vies. J'imagine. Je m'égare et ma tête est comme le bordel d'une garçonnière. Je ne comprends pas ce que j'écris, mes idées se fracassent, se brisent, se mélangent puis fusionnent en de nouvelles idées, aussi incohérentes soient elles. Vous allez trouver le temps long, moi aussi. Vous risquez de voir dans ce blog la face la plus pathétique de l'Homme, oui, parce que je suis pathétique. Enfin plutôt, mon âme est pathétique. Du moins je crois. C'est ce que je pourrai reprocher à l'adolescence : nous sommes assaillis sans cesse par les doutes, nous ne sommes jamais sûr de quoique ce soit. Je ne sais d'ailleurs pas de quoi va parler ce blog, je ne sais pas ce qui va sortir des tapotements de mes doigts sur le clavier. J'échaine des lettres, je les assemble, en essayant de ne pas perdre le fil de ma pensée. Et puis j'écris, sans fondement, comme une maison sans poutre. De toute façon, vous le savez déjà, tout ça va finir par se casser la gueule.

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  • Ce blog ne vous apportera rien. Ce blog ne me servira sans doute jamais. Ce blog ne sera ni intéressant ni poignant. Vous vous ennuierez sûrement au bout de 10 lignes. Vous vous ennuyez certainement déjà. Mais c'est pas grave, je pense que ça ira comme ça.
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